Vive le roi Hayatou

Comme on s´y attendait, la nouvelle est tombée. Joseph Anoma ne pourra pas „challanger“ le Tout-Puissant-Issa-Hayatou, le Dieu du Football africain. Accroché à son pouvoir comme akpani. Il remettra le couvert, sauf miracle, après la CAN2013 pour son énième mandat à la tête de la Confédération Africaine de Football.

C´était prévisible. Peu avant le congrès extraordinaire de la CAF qui s´est tenu 3 septembre 2012 aux Seychelles, Joseph Antoine Bell, dans une interview diffusée sur abidjan.net disait ceci:

«Le rendez-vous des Seychelles en septembre prochain, est une bonne opportunité pour les présidents de fédération de démontrer qu’ils ne sont pas des idiots, qu’ils sont plus compétents que ceux qui gèrent la CAF depuis 25 ans, qu’ils ne sont pas ce que Issa et ses hommes pensent d’eux, c’est-à-dire des pantins pour qui on doit toujours prendre des décisions».

Sa crainte n´était pas anodine. Les treize membres qui composent le comité exécutif de la CAF n´y siègent que par la seule et unique volonté du Roi. Ils ont été ou bien cooptés ou bien parachutés à la tête des fédérations de leur pays respectifs grâce à la logistique financière et au réseau d´amis du Roi; la méthode Hayatou repose sur les achats de conscience, le lobbying politique, le trafic d´influence, l´intimidation…

Donc ce bureau, on peut le dire sans la moindre exagération, mange dans sa main. Plus précisément dans ses mains! Celles qui ont plusieurs fois été associées à des scandales de corruption, à des affaires lugubres de pots-de-vin…

Ces marionnettes, ces inconditionnels sur mesure qu´il manipule à sa guise ne peuvent rien lui refuser. Il ordonne , ils exécutent.
Cette fois l´ordre était clair et sans ambages: „barrez la route à ce prétentieux d´Anoma“.

L´idée de génie est venue du sulfureux algérien Mohamed Raouraoua qui a comparu plusieurs fois devant les tribunaux pour répondre de charges accusations de corruption, de magouille, de trafic qui pesaient sur lui.

Si le tripatouillage de la constitution pour écarter les concurrents gênants est possible en politique, cela devait aussi l´être en Football. A-t-il dû se dire. Pourquoi ne pas changer la règle du jeu au cours du jeu? Ce n´est pas ce qu´on a jamais vu!

Cette clause dit, en substance ceci: «tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la Caf». C´est la motion „Raouraoua“.
Bien sûr, après que Anoma eut annoncé son intention de briguer la présidence de la CAF.

Cette clause, cela va sans dires, est inique, anti-démocratique, aberrante et contre-productive.
La priorité la vraie doit porter sur la reforme de cette structure continentale pour la rendre plus démocratique,plus transparente et moins tributaire d´une et une seule personne.

On peut légitimement se poser la question de savoir ce que les membres que sont Adoum Djibrine le tchadien ou Leodegar Tenga le tanzanien comprennent au foot que Abedi Pelé ou Antoine Bell ou Anoma ne comprendraient pas.
Il va falloir songer à la limitation du nombre de mandats qu´une personne peut briguer et à confier le destin du foot africain à de vrais professionnels du football et du management.

Mais si Issa Hayatou ne revient pas sur sa déclaration de prendre sa retraite après CAN2013, rien ne l´empêchera de gagner; mais ce faisant, c´est le football africain qui perdra.