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Brôde ou adokaflê

À l’origine, adokaflê était l’appellation donnée, par le dioula, au prêt-à-porter neuf venu d’Occident et exposé dans les vitrines au Plateau.

Quand les premiers ghanéens se lancent dans l’importation et la vente du prêt-à-porter usagé sur les marchés ou dans les rues d’Abidjan, ils criaient « from abroad ».
From abroad signifiant « de l’étranger, importé, venu d’ailleurs ». Les trois états fournisseurs du marché africain étaient le Texas, La Californie et surtout New-York d´où venait  le gros lot. La principale Wareouse de New-York se trouvait sur Broadway. Et comme si cela ne suffisait pas, la fripperie américaine était redistribuée dans toute l´Afrique à partir de Broad Street à Monrovia. Une rue qui n´est pas sans rappeler la rue 12 à Treichville.

L’ivoirien récupère « from abroad » et en fait « brôde » pour designer ce « prêt-à-porter usagé venu de l’occident ».
Ces vêtements atterrissaient sur le marché ivoirien en provenance des USA via Monrovia au Libéria. Ça coïncidait avec la vague hippie, yéyé.
Les vendeurs et les prestataires de services à la criée étaient légions.

Plus tard sont apparus des synonymes tels « yougou-yougou » ou sortir du ballot, secouer et essayer( ka yougou-yougou, ka don ka flê).
Et comme tout n’était pas déjà porté, certains avaient justes de petites erreurs de fabrication, il était possible de trouver du nouveau dedans; cela donna naissance au raccourci « Toutrounou » de la prononciation déformée de « Tu trouves nouveau » ou « Tout trouver même nouveau » qui coïncide aussi avec
l´expression agni « fouille dedans ».

 

 

Mougou et dérivés

Il est dans toutes les bouches. Il est dans toutes les chansons et dans beaucoup de proverbes urbains.
D´où vient ce mot qui s´est imposé, au fil du temps, partout en Côte d´Ivoire et dont l´emploi s´est répandu hors des frontières ivoiriennes, dans la sous-région, au Cameroun, dans les deux Congos,…?
Son origine Nouchi n´étant plus qu´un lointain souvenir, il fait partie des mots qui se sont faits une place indiscutable dans ce que j´appelle le « parler ivoirien ».

Oui, je préfère de loin « Parler ivoirien » à nouchi qui charrie une forte connotation péjorative. 

Car qui dit Nouchi pense un peu, quelque part, à la petite criminalité aux abords des marchés, des cinémas, des gars, des maquis, des bars… faite d´attaque au couteau, de vols à la tire , perpétrés par des jeunes désœuvrés et drogués aux mines patibulaires.

Mougou décrit donc en soi, dans le « Parler ivoirien », l´acte sexuel. L´argot francais n´est pas en reste qui recèle de nombreux mots pour le désigner. Mais pour faire civilisé, pour le sublimer, généralement, on dit « Faire l´amour ».

Il y a six ans, en 2012, un internaute posait la question sur Facebook de savoir quelle en était l´origine.
C´est ma réponse d´alors mais retouchée que je vous propose.

Ce qu´il faut noter, « mougou » est un mot d´origine malinké. On dira Dioula en Côte d´Ivoire. Et il signifie poudre ou farine!

Pas plus pas moins. Mais comment a-t-il migré de son sens originel à celui qu´on connait aujourd´hui?

Pour le comprendre, il faut remonter à l´argot (français). « Tirer une brelle », « tirer un coup ».
C´est la dernièr expression, en l´occurence, « tirer un coup » qui a inspiré « mougou » dans le sens de copulation.
En effet, « mougou » signifie, stricto senso, farine, poudre. Ainsi le dioula (on va préférer cette appellation à 
malinké ou bambara pour une plus grande compréhension) dira:
« gnon mougou » pour farine de mil, « kaba mougou » pour farine de mais, « non-nô mougou » pour lait en poudre et par extension, cocaine…
Il devient miette et s´emploie aussi pour petite monnaie au lieu de « wari missain » quand il est prononcé doublement (mougou-mougou)

Comment « Tirer un coup » s´est-il invité dans le patrimoine langagier ivoirien? Comment est-il passé de signifiant (farine) au signifié (copulation)? L´expression anglaise « The sky is the limit » prend, ici, tout son sens et c´est ce qu´il y a de mieux pour décrire l´imagination de l´ivoirien qui s´approprie les expressions d´ailleurs, les apprivoise, les dompte et les utilise dans les sens qu´il veut, comme il veut. 

Maintenant de la corrélation entre « Tirer un coup » et « Mougou »

Chaque ivoirien sait désormais ce qu´un « Dozo ». Ce chasseur mythique de l´Ouest africain qu´on trouve aussi bien en Côte d´Ivoire, en Guinée, au Mali (là-bas, c´est prononcé parfois Donzo), au Burina-Faso, au Ghana, en Sierra-Leone…et auquel on attriue des pouvoir mystiques et qui detiennent la science de la fabrication des armes à feu depuis la nuit des temps. Cette expression a donc toujours fait partie de leur patrimoine langagier. Et ne s´emploie que pour dire abattre un animal ou faire feu sur…
En dioula donc, « Tirer un coup se dit « ka mougou tchi ».
Au début de l´interprétation, il était usuel de prononcer la phrase entière mais au fil du temps, il a été abrégé 
pour « gagner temps » comme dirait l´ivoirien. L´érosion sémantique a dénudé l´expression de ses attributs « ka…tchi »pour n´épargner que « mougou », seul survivant de la fratrie.

Au fil de son évolution, « Mougou » s´est enrichi du mot « bri » qui veut dire aussi bien, « courber » en dioula que, brigand qui est rendu par le diminutif « Bri » en nouchi.
 Ainsi, « Brimougou », renferme une ambiguïté, une ambivalence; il peut vouloir dire prendre sa compagne dans la position courbée (la levrette ou dog ou doggy style). C´était l´expédiant incontournable donc prisé à une certaine époque où ramener une fille à la maison, chez ses parents, pour un adolescent était équivalent à défier la mort, un hara-kiri.

Une époque où les mœurs étaient soumises à un contrôle plus stricte.Ce n´était pas UNE option mais L´option avec grand L.

L´autre variante, le « débout cueilli » adossé à un mur, à une voiture, à un arbrbe…
On en arrive au second sens. « Brimougou » veut dire aussi coucher avec une femme sans son consentement explicite.

C´était le moyen des nouchis, qui misaient sur la peur qu´ils inspiraient, pour assouvir leurs besoins. On parle de viol dans ce cas! Les plaintes étaient rares à cause
de l´appréhension que ça pouvait faire empirer les choses 
et exposer à plus d´agressions. Bref!

Depuis, le mot a fait son petit bout de chemin et de nouveaux dérivés s´y sont ajoutés, laissant intact la racine:

« Mougousson », « Mougouli » (copulation) & « Mougoupan ». La particule « pan » ici ne voulant pas dire bondir ou sauter de joie ou de plaisir mais s´apparente plus à l´expression anglo-américaine « one night stand » ou sexe sans lendemain, aventure sans suite, prendre la tangente, disparaître, brouiller ses pistes, partir dans l´intention de ne plus revenir ou d´entretenir un quelconque contact…
Un acte de „trahison“ qui laisse un arrière-goût d´abus!

Dans ce cas de figure, la victime du « mougoupan » cherche en vain à retrouver son « bourreau », n´arrive plus à le joindre sur le numéro de téléphone laissé, quoique parfois bon.
La victime réalise qu´elle a été utilisée, elle déprime et appelle tous les malheurs sur elle. Quand elle en guérit (oublie), elle réapprend à vivre. Jusqu´à la la très probable rechute! On n´y peut rien. La tentation est trop forte.

 

Mougou et dérivés

Il est dans toutes les bouches. Il est dans toutes les chansons. D´où vient ce mot qui s´est imposé, au fil du temps, partout en Côte d´Ivoire et dont l´emploi s´est répandu hors des frontières ivoiriennes, dans la sous-région, au Cameroun, dans les deux Congos,…?

Xénophobie? Peut-être! Afrophobie? Certainement!

Des images d´êtres-humains prisonniers dans des pneus et en proie à des flammes qui les brûlent vifs devant une mob en forme de cercle qui assiste, en extase , à la « danse de la mort »: soubresauts d´une créature de Dieu dans les flammes, écroulement, inertie totale. En quelques minutes. En trois actes
Des images d´êtres-humains qui sont découpés en morceaux à la machette où des images de crânes qui sont fracassés à l´aide de briques envoyées avec une violence inédite Des images aussi qui nous montrent des êtres-humains (enfants et des femmes y compris) qui sont défenestrés du haut des buildings de Durban, de Johannesburg ou de Cape Town…. Le tout sur  fond de foules surexcitées et armées avec des briques, des machettes, de l´essence, des barres de fers, de bâtons de bois massifs… lire la suite

Locutions verbales du Nouchi

Être sur la corde raide, marcher sur le fil du rasoir, laver son linge sale en famille, avoir une main de fer dans un gant de velours, avoir les bras en croix …sont des  expressions qui ont une particularité. Chacun de nous sait de quoi il s´agit lorsqu´il les entend ou même les prononce. Cela devient moins évident quand on est confronté à la question relative à l´origine de ses mêmes expressions. Pour se dédouaner, on pourra toujours arguer qu´il n´est point besoin de connaître la définition ou la composition chimique de l´eau pour savoir à quoi elle sert. Soit!

D´ailleurs, si la situation l´exige, un recours aux dictionnaires, aux encyclopédies et plus récemment, à l´internet, à google,aux blogs, aux forums…est toujours possible.
Il n´en est pas de même pour la « langue nationale ivoirienne » ou ce qui tend à le devenir. J´ai nommé le Nouchi. qui est à l´image des langues africaines qui se distinguent davantage par leur caractère d´oralité. lire la suite

Snowden et l´affaire PRISM: panique inutile!

Soyons objectifs. Dans chaque contrat de travail qui est soumis à signature, le futur employé
s´engage, dans la foulée, à respecter certaines clauses que l´entreprise juge primordiale pour son intégrité et sa survie. C´est notamment le cas de la clause de confidentialité et l´obligation de confidentialité. Pendant tout le temps qu´il sera dans l´entreprise et même surtout après. Sous peine de poursuites judiciaires.
Snowden a forcément signé un tel papier quand il intégrait les services informatiques de la CIA & NSA ou, en dernier Booz Allen Hamilton . En rendant publique des informations classées „Top secret“ par les services de sécurité, il trahit et, ce faisant, il commet un acte répréhensible au regard de la loi us-américaine. Un acte répréhensible reste un acte répréhensible! Alors appelons un chat un chat. Il a commis un crime grave, une grave trahison! Il devra répondre de son acte devant les tribunaux. Quoi de plus normal donc!
En l´inculpant pour espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux, les autorités us-américaines lire la suite

Traoré: le patronyme le plus répandu en Afrique de l´Ouest.

Avez-vous déjà été confronté à la question: „Quel est le patronyme le plus répandu en Afrique?“
Avez-vous déjà ressenti cette question comme une injustice faite au continent? Injustice qui tend à considérer l´Afrique comme un pays, un petit village?
Vous est-il déjà arrivé, parfois avec dépit, de retourner la même question à votre interlocuteur occidental,: „Dites, c´est quoi le patronyme le plus répandu en Europe?“
Si oui, avez-vous remarqué, la pause qu´il met avant de vous dire: „Globalement, on peut parler de patronymes les plus répandus en France, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie…Mais en Europe, en Europe euh…“
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Koras Awards 2012: rire ou pleurer?

Grandiose, glamoureux, imposant, beau, majestueux, fabuleux, magnifique, immense, prestigieux, impressionnant…Ça devait être l´évènement culturel des superlatifs, l´apothéose musicale pour célébrer les filles et fils d´Afrique qui se sont distingués au cours de l´année en cours et qui finit sa course ce soir à minuit!
En soi, une idée noble. Rien à redire!
Si l´évènement avait répondu aux attentes, les organisateurs s´en seraient tirés à bon compte. Mais voilà, il a fini comme il avait commencé: dans la confusion, le chaos, en queue de poisson.
Tout le monde voyait venir ce fiasco même les organisateurs. Mais ils avaient choisi d´ignorer délibérément les réalités du terrain. À la manière de l´autruche, ils ont préféré enfouir leur entendement, leur bon sens dans le sable pour éviter de voir et d´entendre. Le résultat est là. Désastreux, catastrophique! Un vrai Waterloo culturel.
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Vive le roi Hayatou

Comme on s´y attendait, la nouvelle est tombée. Joseph Anoma ne pourra pas „challanger“ le Tout-Puissant-Issa-Hayatou, le Dieu du Football africain. Accroché à son pouvoir comme akpani. Il remettra le couvert, sauf miracle, après la CAN2013 pour son énième mandat à la tête de la Confédération Africaine de Football.

C´était prévisible. Peu avant le congrès extraordinaire de la CAF qui s´est tenu 3 septembre 2012 aux Seychelles, Joseph Antoine Bell, dans une interview diffusée sur abidjan.net disait ceci:
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Yasmine Ouégnin devait dire « oui »!

chère madame, honorable députée,

sur les réseaux sociaux , dans les maquis, dans les marchés et les quartiers, les débats autour de cette loi, peut-être la plus discutée de l´histoire de la Côte d´Ivoire, continuent de faire rage. Même la diaspora n´est pas épargnée. Tout tourne autour du seul nom Yasmine Ouégnin. Votre nom. Vous êtes la trame, la vedette, la star. Vous êtes en première ligne. À votre corps défendant peut-être. Ou bien par calcul politique. Si vous êtes au centre du débat ce n´est pas tant parce que vous êtes député ou femme mais parce que vous êtes les deux. La preuve aucun mot sur vos collègues masculins, ces “chefs naturels » de la famille et partant de la société. Pas même une allusion à Kouadio Kpli Delphin, celui qui a dépose l´amendement au nom du front du refus.

Eux ont des circonstances atténuantes. Ce sont des hommes, c´est leur « comme ça ». Vous par contre, une députée parmi les huit qui ont opposé une fin de non-recevoir à ce projet de loi, votre nom est sur toutes les lèvres. À Treichville, on dira que votre nom est dans toutes les bouches. À ce rythme, vous y parviendrez , à détrôner votre respectable papa, en termes de popularité, en un temps record. Lui qui a bâti la sienne sur plus de 50 ans et sur d´autres valeurs. lire la suite